Héloïse est une jeune fille belle et dédaigneuse. Elle est plutôt menue et petite. Ses longs cheveux qu’elle a hérités de sa mère sont entre le roux et le blond vénitien. Elle les porte le plus détachés possible, préférant sentir le vent dans ses cheveux. Elle a des yeux d’une couleur gris-vert légèrement en amande. Son visage est long et fin. Ses lèvres sont la plupart du temps pincées par le dédain. Elle a une allure très fière et orgueilleuse et regarde les gens de haut – malgré sa petite taille… Elle porte généralement des vêtements sobres et unis détestant les surcharges des robes des courtisanes. Elle ne suit pas la mode et ne fait guère attention à son apparence – ce qui offusque souvent les habitants de Versailles. Les seules choses qu’elle aime dans la mode – mais elle refusera de l’avouer – sont les bijoux en particulier les colliers, pendentifs et tout autre chose qui se porte autour du cou. Cela donne une touche de fantaisie à ces tenues sobres. Malgré cela, elle a un certain charme qui plaît aux hommes !

« Héloïse de la Vallières. Un des noms les plus connu de la Cour. Et non à cause de ses bienfaits ! On lui a donné déjà plusieurs surnoms. Héloïse l’Arrogante, Héloïse la Têtue. Celui qui revient le plus souvent est Héloïse la Rebelle. Et dire qu’elle est censée être Marquise ! Je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi têtue et d’arrogant ! Elle doit sûrement faire souffrir son pauvre père… Elle est mal élevée, ignore les manières, s’énerve pour un rien et est tellement provocatrice ! Est-elle vraiment la fille de ce cher Jean de la Vallières ? Cet homme si intelligent et si galant ? Ou encore la cousine de cette hère Louise de la Vallière ? J’en doute fort ! » Baronne Marie-Béatrice des Vergés
« Héloïse de la Vallières ? Ah ! Cette petite ! Qui d’autre la connait mieux que moi ? Après tout, je suis sa gouvernante ! C’est une jeune fille déterminé, courageuse et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds ! Mais au fond d’elle, je sais qu’elle est fragile. La pauvre petite a été malmenée par sa tante. Son caractère provocateur n’est qu’une façade. Le manque d’affection de ses parents, sa mère étant morte peu de temps après sa naissance et son père sans cesse en voyage dans le monde, la pousse à se faire remarquer. Pauvre jeune fille… La vie n’a pas toujours été tendre avec elle… » Dominique Duvent, ancienne nourrice d’Héloïse de la Vallières.

Recroquevillée sous les couvertures de son lit, Héloïse voulait disparaître ou tout simplement devenir invisible. Elle se faisait la plus petite qu’elle le pouvait.

- HELOÏSE !!! vociféra une voix.

Les muscles de la petite fille se tendirent. Un gémissement long et plaintif s’échappa de sa gorge.

- Mère… Père… sanglota-t-elle d’une voix étouffée. Je veux partir d’ici…

Sous ses draps, elle avait l’impression d’être en sécurité, que les couvertures chaudes la protégeaient de tous dangers. Mais elle savait que son horrible tante allait la trouver, peu importe où elle se cachait. Mais pour l’instant, elle préférait rester dans ce cocon de couvertures à la douce chaleur apaisante.
Des pas menaçants se rapprochèrent dangereusement de la porte.

- Madame ! Je vous en prie ! Laissez donc cette petite ! suppliait la voix de Dominique.
- Mêlez-vous de vos affaires !

Soudain, il y eut un grand fracas et la porte de la chambre s’ouvrit à la voler.

- HELOÏSE !!!

Une vieille dame aux cheveux blancs parsemés de mèches grises et au visage ridé fit irruption dans la pièce. Le regard furieux, elle se dirigeait vers le lit, là où Héloïse s’était réfugiée.
Qu’allait-elle lui faire cette fois-ci ? La petite fille agrippa les couvertures. Elle maudit intérieurement ce vase. Ce maudit vase qui était tombé. Puis elle se maudit elle-même. Pourquoi avait-il fallu qu’elle bouscule cette table ! Maudit vase, maudite table, maudite Héloïse… Quand il s’agissait de punition, la veille tante Bérangère DeHuante ne manquait pas d’imagination. Gifles, punitions et humiliations faisaient parties du quotidien de la petite fille. Mais cette fois, c’était différent. Le vase qu’elle avait cassé tenait particulièrement à sa tante – comme la plupart de ses objets en fait... Il était en porcelaine et elle l’avait payé très cher auprès d’un marchant revenant d’Orient. Elle n’arrêtait pas de s’en vanter devant ses « amies » de la Cour. Héloïse avait toujours ressentit du mépris pour ces courtisanes hypocrites et tellement ridicules avec leurs grands airs. Elles ne cessaient de se moquer d’une de leur congénère – qui n’était pas présente, évidement – en critiquant son goût vestimentaire ou ses imperfections physiques même si elles étaient en général beaucoup plus laides qu’elle ! Et la tante était encore pire que ses amies ! Le mépris d’Héloïse pour les gens de la Cour était déjà présent alors qu’elle n’était qu’une petite fille fragile et sans défense devant les punitions de sa tante.
Une main ferme et douloureuse se referma sur le poigné d’Héloïse et la tira hors de son cocon de couvertures.

- Je suis désolé, ma tante ! hurla la petite en de débattant de toutes ses forces. Je suis vraiment désolé !…

Une gifle sonore claqua sur sa joue.

- Epargne-moi tes pleurs, petite sotte ! siffla la baronne DeHuante. Tu n’auras que ce que tu mérites !

Elle la traîna jusqu’à la porte de la chambre. Héloïse hurlait et se débattait telle une furie mais rien à faire, la tante avait une poigne de fer. En sortant dans le couloir, elle vit le visage désolé de Dominique qui se retenait de ne pas éclater en sanglot.
La baronne la traîna encore longtemps. Héloïse savait parfaitement où elle l’emmenait : dans ce placard sombre et froid au sous-sol du manoir. Elle détestait cette endroit, il y faisait noir et tout était serré, elle avait du mal à respirer à l’intérieur.
Quand elle vit la petite porte qui se refermé sur elle, elle ne revit pas la lumière pendant deux jours entiers...

Héloïse priait chaque soir pour que son père revienne la chercher. Les sombres ténèbres du placard l'envahissait presque chaque jour et le noir était devenu sa plus grande peur. Elle suppliait avec tant d'ardeur le ciel de pouvoir partir d'ici... Pourtant, les mois, puis les années passaient sans avoir même une nouvelle de son père. Héloïse avait presque perdu tout espoir...
Mais un jour, comme par miracle, un homme vint au manoir de la baronne DeHuante. Il se présenta comme être le marquis Jean de la Vallières, son père, et dit qu'il voulait reprendre en charge sa fille. Héloïse avait été tellement heureuse ! Elle avait presque oublié le visage tant espéré de son père ! Elle partit donc avec celui-ci, le visage épanoui.
Mais hélas, son bonheur fut de courte duré...
Jean de la Vallières la déposa au château royale, qui était encore à Paris à l'époque, et quelques jours plus tard, repartit en voyage. La jeune fille se sentit comme abandonnée à nouveau et, au milieu de tous ces gens de la Cour, se sentait très mal à l'aise... Elle se forgea alors un caractère de fer pour se défendre de tous ces regard tournés vers elle et devint ainsi "Héloïse la Rebelle". Ce nouveau caractère avait aussi une autre utilisation ; elle souhaitait faire revenir son père en lui attirant l'intention.
En réalité, Héloïse de la Vallières est encore une enfant qui manque d'affection et qui cherche à attirer l'intention pour faire comprendre qu'elle existe.