Contexte

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Très chère Mère,

Cela fait longtemps que je ne vous avais pas écrit, mais la vie ici est si palpitante que je n’ai point trouvé le temps de pouvoir vous écrire en toute tranquillité. Mais parlons de Versailles. A peine y étions nous arrivés avec père qu'une fête avez lieu. Le palais est resplendissant, les jardins sont immenses avec de nombreuses fontaines et jets d’eau impressionnants ! La Cour elle-même en reste épanouie !

Pour parler de l’intérieur, c’est un style raffiné et luxueux. Des dorures ornent les murs, des lustres en cristal illuminent les couloirs gigantesques du château se reflétant sur des glaces, donnant à l’espace un effet de grandeur. Je n’ai jamais vu de telles merveilles ! Des artistes viennent de toutes parts de l’Europe pour peindre ce chef-d’œuvre architectural.

En parlant d’artiste… Des centaines de jeunes talents viennent tenter leur chance à la Cour, espérant ainsi être remarqué et protégé par un riche mécène. Poètes, comédiens, peintres et musiciens accourent de toutes provinces ! Versailles est devenu un lieu de poésie et de culture plus raffiné qu'aucun autre à ma connaissance !

Ici, les fêtes en l’honneur de notre Roy bien-aimé et surtout de sa maîtresse, Madame de Montespan, se succèdent sans répit ! Toutes sortes de jeux, de bals, de buffets ou de spectacles s’organisent chaque soir de la semaine ! Il n’y a point un jour sans activités ! La Cour est pleine de vie en chaque instant de la journée !

Mais hélas, tout n’est pas que bonheur à Versailles… J’ai entendu de nombreuses rumeurs parlant de complots contre le Roy ou encore contre d'autres rivaux. Projets d’empoisonnements et d’attentats sont souvent évoqués dans les conversations. Cela m’inquiète… Et j’espère profondément que ces rumeurs sont infondées ! Même si je sais que les hommes ne sont pas tous honnêtes ici, bien au contraire…

Enfin ; Me voilà appelée pour rejoindre une amie pour le thé.
J’espère recevoir de vous une lettre me disant que vous allez mieux qu'à mon départ, et que votre cœur se guérit peu à peu .

Votre très chère fille, qui vous aime et vous embrasse de tout cœur.

29 Juin 1670, château de Saint-Cloud, propriété du duc et de la duchesse d'Orléans,

Le voyage avait était long et, même s'il fut des plus plaisant, épuisant pour Madame, belle-soeur du Roi de France et de Navarre que ce dernier avait chargé d'une certaine mission en Angleterre dont elle revenait justement. Entourée comme toujours de dames de compagnie, d'amies et de serviteurs, personne ne s'étonna qu'elle commande son habituel verre de chicorée, boisson dont elle était friande. Ce fut quand la noble femme fut prise de violentes douleurs dans les minutes qui suivirent que les yeux s'écarquillèrent et que la joie et les rires laissèrent place à l'inquiétude et aux prières. Les heures qui suivirent furent longues, cruelles, douloureuse et ne laissèrent pas grandes espérances de survie ni en la dame, ni en les quelques médecins qui trouvèrent le temps d'intervenir. C'est à deux heure du matin qu'enfin les tortures de la duchesse prirent fins tandis qu'elle s'éteignait pour gagner le royaume des cieux auquel on recommandait son âme.
Péridotite ou empoisonnement ? La santé d'Henriette d'Angleterre avait toujours été fragile, ses grossesses en faisant montre. Toutefois, beaucoup savait son mariage malheureux avec Philippe d'Orléans, frère cadet du roi qui collectionnait davantage les amants qu'il prenait soin de son épouse. Des amants avec qui elle ne s'entendait pas et dont elle venait alors d'obtenir l'exil d'un d'eux, le Chevalier de Lorraine. Mais aussi elle avait nombre de jaloux à la cour. Vous l'aurez compris, la taise d'un empoisonnement était la plus probable.

30 juin 1670, Versailles, résidence du Roi de France et de la cour,

La nouvelle était parvenue à Versailles rapidement, un tel drame ne pouvait être ignoré du souverain. Stupeur, effroi, voilà ce que provoqua l'annonce de la mort de Madame dans la cour dont le dos était parcourue de frissons que tous cachèrent rapidement. Louis XIV, encore moins qu'eux, ne peut se permettre de montrer le moindre signe de faiblesse face à la mort de celle qui fut un temps son amante bien qu'il en eut depuis aimé bien d'autres. Il fait alors appeler Gabriel Nicolas de La Reynie, lieutenant général de police de Paris, un homme de confiance, loyal, dévoué et fidèle, en lequel il place toute sa confiance. Dans le plus grand secret, il devra enquêter sur différents crimes tout aussi déroutants, cela guidera ses pas dans les ruelles les plus sombres de la capitale de ce beau royaume de France et le poussera à plonger dans les plus sinistres machinations. Empoisonneurs, avorteurs, sorcières ! Voici l'épreuve qui attend le Lieutenant de La Reynie afin qu'il puisse éprouver sa loyauté envers la couronne de France. Entre complots, disgrâce et trahison, il vous faut désormais trouver votre propre chemin pour préserver votre vie car chaque tête est menacée de tomber, aussi haute puisse-t-elle se trouver.

Permettez-moi de vous poser cette question mais,
Survivrez-vous ?